Sauvons Leyla Güven, députée kurde gréviste de la faim

La Marche Mondiale des Femmes soutient les femmes kurdes dans leur lutte pour la paix, contre les intégrismes djihadistes et politiques, pour la construction de leur projet laïque, féministe et fédéraliste.leyla güven

En ce moment, de nombreuses femmes font une grève de la faim pour mobiliser l’opinion publique sur les violations du droit international dont les kurdes sont victimes, sur le traitement inhumain que des milliers de prisonniers politiques subissent, pour que cesse enfin l’impunité du gouvernement turc et l’omerta qui entoure ses agissements criminels.

Parmi les grévistes de la faim, l’état de santé de la députée kurde #LeylaGüven, emprisonnée à  Diyarbakir, qui a démarré la grève de la faim le 7 novembre, s’est considérablement dégradé. Elle est proche de la mort, il est plus qu’urgent de réagir massivement à cette situation criminelle.

Nous demandons à toutes les organisations féministes d’exprimer leur solidarité, en signant l’appel (en pièce jointe) et en diffusant l’appel du Mouvement des Femmes Kurdes.

Marche Mondiale des Femmes – France.

Envoyez ces signatures : kurdish.women.movement@gmail.com

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BRISIONS LES MURS !
SOYONS LA VOIX DE CELLES ET CEUX QUI RÉSISTENT DEPUIS LES PRISONS !

Leyla Güven, députée du Parti démocratique des Peuples (HDP) pour la province de Hakkari, Coprésidente du Congrès des Sociétés démocratiques DTK et membre du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l’Europe (CPLRE) est en grève de la faim depuis le 8 novembre, dans la prison de Diyarbakir en Turquie pour attirer l’attention de l’opinion publique internationale sur le régime d’isolement imposé au Leader kurde Abdullah Öcalan, régime qui s’étend à tous les prisonniers politiques en Turquie. Les motifs de la grève de la faim de Leyla Guven sont clairs : l’isolement carcéral est inacceptable au niveau étique, humain et politique.

Cette situation d’isolement total constitue une violation de la Convention des Nations Unies contre la torture que la Turquie à ratifiée en 1988. Elle est par ailleurs contraire à la Convention européenne des Droits de l’Homme (CEDH) ratifiée par la Turquie en 1954.

Sous l’ombre de l’État d’urgence, plus de 20 000 prisonniers politiques, dont des co-présidents du HDP, des élues, 16 députés, 93 maires, représentant.e.s de mouvements associatifs, journalistes exilé.e.s, féministes et activistes et environ 2800 enfants (entre 0 à 6 et 12 à 17 ans) sont incarcérés, souvent sans procès ou avec des parodies de « procès ». Le HDP a annoncé que 226 prisonniers politiques se trouvaient actuellement en grève de la faim dans les prisons turques. Ce système dictatorial s’est imposé à l’ensemble des prisonniers politiques détenus en Turquie ainsi qu’à toute la société civile et les violences de l’État Turc s’aggravent chaque jour.

Toutes les associations de femmes, maisons des femmes, agences de presse des femmes « JIN HA » et les coopératives des femmes ont été fermées. Actuellement, plus de 9000 femmes sont en prison, dont 3502 détenues dans un état de santé grave. 57 détenues ont été assassinées dans des crimes classés comme des suicides.

Selon le rapport du 20 mars 2018 du HCDH, les conditions de détention dans les prisons turques comprennent des « privations et tortures ».

Le rapport de l’ONG Human Right Watch fait état de nombreux actes de tortures et de mauvais traitements infligés aux prisonnier-e-s politiques.

Cette violation internationale des droits humains n’épargne pas le sort des enfants mineurs qui subissent le même système de détention arbitraire et de torture. Le taux de décès d’enfants imputable aux forces de l’État a considérablement augmenté : les récits de vie d’enfants assassinés dans les prisons ont été recueillis par le biais d’entretien avec leurs familles.

Le système judiciaire tente de légitimer tous les incidents relatifs à la violence et au harcèlement sexuel sur les enfants au-delà de 12 ans. Les crimes sont déqualifiés, les violences déconsidérées sous prétexte d’un prétendu consentement des victimes.

Leyla Güven représente la voix de la résistance et, par sa détermination, brise les murs des prisons et devient une figure importante de la lutte contre la répression et l’isolement arbitraire de tous les prisonniers politiques.

Nous devons briser l’isolement d’Imrali et dénoncer le système fasciste envers les détenu.e.s politiques. Briser ce système est indispensable pour assurer le développement de la liberté et de la démocratie en Turquie, mettre fin aux massacres du régime d’Erdoğan au Kurdistan, promouvoir la liberté et l’égalité entre les peuples.

Nous exigeons des Nations Unis, des institutions Européennes, la Cour Européenne des droits de l’homme, Comité pour la Prévention de la torture « CPT » qu’ils :
– exigent de la Turquie d’ appliquer la convention européenne des droits de l’homme
– garantissent et évaluent le respect des droits fondamentaux des prisonniers politiques notamment dans la prison d’Imrali
– mettent en place une délégation internationale indépendante pour une mission d’observation afin de rendre visite aux prisonniers politiques.

Nous appelons toutes les organisations, personnalités civiles et politiques en particuliers les femmes, à apporter leur soutien dans cette lutte pour la liberté, l’égalité et la démocratie.

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