Ce matin, à Toulouse, le premier féminicide de l’année a été perpétré par le conjoint d’une jeune femme de 29 ans. L’assassin l’a poignardée pendant que leur fille de 6 ans dormait. Ce crime faisait suite à une dispute qui a engendré une violence extrême chez le conjoint.
Dominique Alzéari, Procureur de Toulouse, a qualifié ce crime de « passionnel », tentant de diminuer ainsi la portée criminelle de l’acte.
Cette violence machiste et patriarcale est l’expression de la domination masculine. L’expression du représentant de la justice montre combien la vie des femmes importe peu, combien les violences que subissent les femmes, ici jusqu’à la mort, sont intégrées dans le paysage banalisé du quotidien. Aucune dispute ne justifie un crime, aucune passion ne peut s’exprimer par un assassinat.
La notion de « crime passionnel » a été abrogée du droit pénal en 1975. Héritée du code Napoléonien de 1810, elle servait à excuser les maris “trompés” assassins « sous l’emprise de la passion ». Non, les coupables de ces féminicides barbares ne sont pas des romantiques, ils n’aiment pas les femmes, ils les haïssent !
Nous femmes de la Marche Mondiale des Femmes, sommes solidaires de la douleur subie par la famille de cette jeune femme, de sa fille qui va grandir sans sa mère avec le fardeau d’avoir un père assassin.
Malgré les mobilisations autour de #Me too et #Nous toutes, le gouvernement n’a pas pris la mesure de l’énormité du problème qui touche toutes les couches sociales, tous les milieux culturels, toutes les cultures religieuses ou ethniques.
Il est primordial qu’un plan d’urgence soit mis en place, que les personnels de police, de la justice, des services sociaux, soient conscientisés, informés, formés, afin de traiter les femmes qui subissent des violences, comme des victimes, victimes d’une société patriarcale où les femmes sont considérées de seconde zone, au service de leur conjoint.
Nous nous voulons toutes vivantes !
MMF Midi-Pyrénnées