Nous sommes heureuses de vous faire part d’une victoire importante dans la lutte pour les droits des travailleuses dans le secteur textile au Sri Lanka. Suite à la Déclaration de solidarité avec les travailleuses de Lanka Garments, publiée sur notre site web en novembre, nous avons reçu une nouvelle réjouissante de la part de nos consœurs sur le terrain : les travailleuses ont remporté leur combat.
Le 11 octobre 2025, deux ouvrières du textile employées chez Lanka Garments (JB Apparel) dans la zone franche industrielle de Koggala ont été victimes d’intimidation, de harcèlement, de détention prolongée et de coercition de la part de la direction de l’usine. Leur seul « délit » était leur intention de participer à un programme de sensibilisation d’une journée sur l’égalité des sexes, les droits du travail et les mécanismes de réclamation organisé par le Centre des femmes du Sri Lanka.
Les travailleuses ont été faussement accusées d’avoir tenté de former un syndicat, elles ont été victimes d’insultes, menacées de poursuites policières et contraintes de remettre leur lettre de démission. Plusieurs autres travailleuses ont également été interrogées et intimidées, créant un climat de peur au sein de l’usine. Ces actions constituaient une violation flagrante du droit fondamental à la liberté d’association des travailleuses, garanti par la Constitution du Sri Lanka ainsi que par les normes internationales en matière de travail et de droits humains.
Grâce à l’organisation menée par les femmes, à l’intervention juridique et à la forte solidarité nationale et internationale, cette injustice a été contestée. À la suite d’une enquête officielle menée par le ministère du Travail sous la supervision du commissaire adjoint au travail (division de Galle), les autorités ont reconnu qu’une injustice avait été commise.
En conséquence, l’entreprise a accepté de réintégrer sans condition les deux travailleuses, de rétablir leur ancienneté, leur poste et leurs conditions d’emploi, et de leur verser l’intégralité des salaires dus pour la période pendant laquelle elles ont été illégalement privées de travail.

L’accord a été conclu à la suite d’une conciliation en vertu de la loi n° 43 de 1950 sur les conflits du travail, affirmant que les représailles, les démissions forcées et les violations de la liberté d’association sont illégales et inacceptables.
Cette victoire n’est pas seulement un acquis en matière de droits du travail, mais aussi une victoire féministe. Elle remet en cause les structures patriarcales du pouvoir qui ciblent systématiquement les travailleuses, en particulier les jeunes femmes économiquement marginalisées, dans l’industrie textile. Elle montre que la résistance collective des femmes, l’éducation et la solidarité transfrontalière peuvent permettre de lutter contre les abus et de les faire cesser.
Nous saluons chaleureusement le Centre des femmes du Sri Lanka, les travailleuses concernées, les organisations nationales de travailleurs et de femmes, le syndicat FTZGSE et tous les alliés internationaux qui ont élevé la voix, envoyé des lettres, publié des déclarations de solidarité et exercé des pressions pour défendre ces femmes.
Cette victoire collective prouve une fois de plus que la solidarité fonctionne.
Marche mondiale des femmes
